Le 3 juin, j’ai eu le plaisir de visiter le Victoria & Albert East Storehouse, une nouvelle infrastructure située dans le parc olympique Queen Elizabeth à l’est de Londres.
Il s’agit d’un grand bâtiment de 16 000 m2, conçu par le studio Diller Scofidio+Renfro, qui abrite plus d’un demi-million d’objets culturels appartenant à la collection du Victoria & Albert Museum of Art and Design.
Les objets sont parfois présentés dans leurs propres boîtes d’emballage et de conservation, ou disposés sur des rayonnages en tramex typiques d’un entrepôt. En même temps, ils sont regroupés de manière pédagogique ou autour d’un thème spécifique, avec des affiches informatives pour aider les visiteurs à se repérer dans les galeries.
Le centre dispose également d’installations de grand format, comme le rideau signé par Picasso pour les ballets russes, le plafond à caissons du palais Torrijos de Tolède, aujourd’hui disparu, ou le bureau Kaufmann de Lloyd Wright, et d’un espace « étude » où jusqu’à 5 objets peuvent être vus individuellement, sur demande préalable.
A mi-chemin entre l’entrepôt et le musée, cette installation (comme le Depot Boijmans à Rotterdam) représente une variante intéressante au sein des centres de collection : celle qui abrite un grand nombre d’objets dans un espace densifié (comme dans un entrepôt), mais ouvert au public et relativement muséifié pour permettre une observation directe (comme dans un musée).
S’il existe déjà des exemples plus ou moins timides d’entrepôts visitables, il s’agit d’espaces plus petits et plus restreints, de sorte que nous sommes clairement face à une nouvelle expérience pour le visiteur qui enrichit les modalités de jouissance du patrimoine.